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Il existe deux types d'écrivains : ceux qui adorent ce qu'ils écrivent et ceux qui détestent ce qu'ils écrivent. J'ai toujours fait partie du premier type (un tout petit peu narcissique ?). Écrire pour moi était un moment pour m'exprimer et créer, et les mots étaient à moi pour en faire ce que je voulais. Dès que je me souviens, j'analysais de manière critique ce que j'écrivais et je me sentais fière. Lorsque je comparais d'une année à l'autre, je n'avais pas honte, je voyais combien j'avais évolué. Combien mon écriture avait changé et combien j'écrivais bien mieux maintenant qu'avant.
Il y a un moment dans l'écriture, lorsque nous décidons de nous prendre au sérieux, "ça y est", "maintenant je vais écrire ce livre", lorsque nous nous lançons vraiment dans cette tranchée que nous finissons pour traversons vers l'autre côté : vers le champ de la peur de ne pas être assez bon, de la comparaison et de l'autocritique excessive. Quand j'écris, parfois j'ai encore ce doute : est-ce que ce texte est vraiment bon ? Ou est-ce que je l'aime parce qu'il communique avec moi, mais en réalité il doit être amélioré ? Parfois j'étais sûre que c'était bon, parfois moins. Et ce doute est un grand blocage dans la vie de l'écrivain, parce que cette autocritique et ce désir de plaire nous empêchent d'expérimenter et de voir où le texte nous mène.
Habitués à écrire des textes courts, des contes, des poésies, nous filtrons et éditons déjà ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, et le résultat est rapidement analysé comme bon ou mauvais. Cependant, dans un texte plus long, dans l'écriture d'un chapitre, d'un roman, d'un scénario, cela devient impossible. Je crois que j'ai déjà mentionné ici le fait d'écrire petit à petit et continuellement. Il faut laisser l'histoire se déployer, l'ouvrir délicatement comme une carte ancienne, dont le papier pourrait se déchirer à tout moment. Au début, nous ne comprenons rien et ensuite tout devient plus clair, plus net, plus lucide. L'encre effacée peut être renforcée, les instructions déchiffrées...
Entre mon premier master en écriture et aujourd'hui, un processus de six ans, j'ai traversé la phase de détester, de douter, de ne pas pouvoir écrire. Parce que tout est devenu trop sérieux. Les enjeux étaient trop élevés. Et j'ai oublié que l'écriture est avant tout un plaisir. Un plaisir de voir les personnages prendre forme, parler, vous proposer des missions folles et mystérieuses. C'est un plaisir d'enchanter les mots et de les voir faire de la magie. C'est un plaisir de devenir une déesse et de créer votre propre monde, en le matérialisant dans le monde réel. Après avoir navigué entre les deux extrêmes, je crois avoir trouvé un juste milieu qui me permet de voir les choses plus clairement.
Après une université en journalisme, un master en écriture créative, un autre en traduction littéraire, travailler en édition, en traduction, créer des ateliers d'écriture, réaliser des accompagnements en écriture, lire et étudier des centaines de livres... Enfin. Après cette aventure folle des quinze dernières années, je pense avoir compris certaines choses. Aujourd'hui, j'ai un regard plus doux sur mes créations, mais différent de celui, naïf, que j'avais quand j'ai commencé à écrire.
Aujourd'hui, je peux analyser ce qui est incohérent, faible, infantile... ce qui est trop rapide ou trop lent. Une grande partie de cela vient de mon master, qui m'a aidé à faire des analyses plus profondes des œuvres littéraires, un peu vient de mes expériences en journalisme, sur ce qui est ou n'est pas une histoire, dans le langage du journal, et aussi sur comment fonctionne l'édition et la révision de texte...
Dans ce processus, j'ai appris à avoir une critique plus raffinée, mais pas tellement sévère qu'elle m'empêche d'expérimenter. La vérité est qu'il y a une distance entre ce que nous écrivons et ce que le monde éditorial demande, et je pense que pour un bon écrivain, le chemin se situe quelque part au milieu. Cependant, l'édition éditoriale ne peut exister qu'après l'écriture, il est impossible d’éditer une page blanche. Et pour cela, il faut du plaisir. Se reconnecter à ce moment, sans se juger et se permettre de modifier le texte à plusieurs reprises est idéal pour le texte et pour l'écrivain lui-même, qui traverse une période de transformation énorme lors de l'écriture d'un livre.
N'oublions pas qu'écrire un livre peut prendre des mois, voire des années. Et nous ne sommes plus la même personne que celle que nous étions avant de commencer à écrire. Alors, il est normal de ne pas aimer tout ce que tu écris, peut-être que tu sauteras certains chapitres, mais l'important est de renouer avec le plaisir d'écrire au moment où cela se produit. Et ensuite, tu révises, changes, réécris... Mais écris d'abord. Ne deviens pas fou/folle en regardant l'écran de l'ordinateur en essayant de comprendre tout ce qui va se passer dans l'histoire...
Planifier est bien, mais en excès, elle bloque. Enfin... cela devait être un texte sur le fait d'aimer ce que nous écrivons, mais cela a tourné autour de se permettre d'écrire, je pense. Voilà ! Je vous laisse avec un poème que j'ai écrit lors du dernier atelier d'écriture que j'ai organisé. Il a été écrit à partir d'une expérience sur le silence et c'était vraiment délicieux à écrire.
Abeilles bourdonnent dans mon cerveau, transformant mon crâne en ruche. Elles se précipitent entre les étagères, collectant, se disputant, parlant. Un brouhaha qui coule comme du miel dilué et sucré. Du miel qui colle aux doigts, faisant en sorte que les pensées restent coincées. Des indications sur les panneaux qui crient de prendre à droite, de faire ceci, pas cela. Je ne comprends pas tous les mots qu'elles disent. Il y en a tellement, dans un vacarme assourdissant qui me déconcentre. Lueur, je me laisse naviguer sur les vagues calmes du blanc pâle qui m'enlève de ce bourdonnement étourdissant. Je suis enlevée vers une planète blanche faite d'air et de calme. Un lac transparent m'accueille immobile comme un miroir. Dans le reflet, juste de la fumée. Mon ego n'existe pas ici. Je plonge, m'abandonnant dans cette eau d'oubli et de plaisir, me laissant flotter dans les bras légers qui m'emmènent à moi-même. L'air entre, l'air sort. L'air entre, l'air sort. L'air. AAAArrrrr, Arrrrrggghhh, Arggghhheeeesshasdjsjudehlsdjfsluhrfas´d. Maudite ! Elle m'a piquée !
ATELIER D’ÉCRITURE MULTILINGUE À MARSEILLE
Je profite de l'occasion pour vous inviter à mon prochain atelier. Le dimanche 9 juin de 10h à 12h, je donnerai un atelier d'écriture multilingue à la Grand Librairie Internationale de Marseille ! Ensemble, nous explorerons les sens sensoriels et les transformerons en textes. Cet atelier est ouvert à toutes les langues et à tous les âges (il est nécessaire de savoir lire et écrire). Participation libre (valeur conseillée : 15 euros par participant).
L'un des objectifs principaux de cet atelier est de créer un espace de partage et d'écoute où chacun pourra s'exprimer dans la langue de son choix. Il n'est pas nécessaire d'écrire en français pour participer ; toutes les langues sont les bienvenues. Ce sera l'occasion de vivre une expérience riche en sensations, de découvrir diverses perspectives culturelles et linguistiques, et de se connecter avec d'autres passionnés d'écriture.
Je vous encourage à venir avec votre curiosité et votre envie d'explorer le monde des mots et des sens. Que vous soyez débutant ou écrivain confirmé, cet atelier est une opportunité unique de développer votre créativité et de rencontrer des personnes partageant les mêmes intérêts. Rejoignez-moi pour une matinée inspirante et enrichissante où les mots voyageront au-delà des frontières !
Pour vous inscrire, cliquez sur le bouton ci-dessous.
Ou, não deixe o medo de escrever te impedir de escrever
Existem dois tipos de escritores: Aqueles que adoram o que escrevem e aqueles que detestam o que escrevem. Eu sempre fiz parte do primeiro tipo (um tiquinho narcisista ?). Escrever para mim era um momento de me expressar e de criar e as palavras eram minhas para fazer o que quisesse. Desde que me lembro, analisava criticamente o que eu escrevia e me sentia orgulhosa. Quando eu comparava de um ano pro outro não sentia vergonha, eu via o quanto tinha evoluído. O quanto minha escrita tinha mudado e o quanto eu escrevia muito melhor agora que no passado.
Existe um momento na escrita, quando a gente decide se levar à sério mesmo, “agora vai”, “agora eu escrevo aquele livro”, quando nos jogamos realmente naquela trincheira que passamos para o outro campo: O campo do medo de não estar bom, de não ser bom suficiente, da comparação e da autocrítica exagerada. Quando eu escrevo, em alguns momentos ainda tenho aquela dúvida: será que esse texto está bom mesmo? Ou será que eu gosto porque comunica comigo, mas na verdade ele precisa ser melhorado? Algumas vezes eu tinha certeza que estava bom, outras nem tanto. E essa dúvida é um grande bloqueio na vida do escritor, porque essa autocrítica e o desejo de agradar nos impede de experimentar e ver onde o texto vai dar.
Acostumados a fazer textos curtos, contos, poesias, a gente já vai filtrando e editando o que funciona e o que não funciona, e o resultado é rapidamente analisado como bom ou ruim. No entanto, num texto mais longo, na escrita de um capítulo, uma novela, um roteiro ou um romance, isso já não se torna possível. Acho que já comentei aqui sobre escrever aos poucos e continuamente. É preciso deixar a história se desdobrar, abrindo-a delicadamente como um mapa antigo, cujo papel pode rasgar a qualquer momento. No início não entendemos nada e depois vai ficando mais claro, mais nítido, mais lúcido. A tinta apagada pode ser reforçada, as instruções decifradas...
Entre o meu primeiro mestrado em escrita e hoje, um processo de seis anos, eu passei pela fase de detestar, duvidar, não conseguir escrever. Porque tudo ficou sério demais. As apostas eram altas demais. E eu esqueci que escrever é antes de tudo um prazer. Um prazer de ver os personagens tomando forma, falando, te propondo missões malucas e misteriosas. É um prazer poder encantar as palavras e vê-las fazendo magia. É um prazer poder se tornar deusa e criar o seu mundo, materializando-o no mundo real.
Depois de navegar pelos dois extremos, acredito que cheguei num meio-termo que me faz ver as coisas com mais clareza. Depois de uma universidade em jornalismo, um mestrado em escrita criativa, um outro em tradução literária, trabalhar com edição, tradução, criar oficinas de escrita, realizar acompanhamentos em escrita, ler e estudar trocentos livros... enfim. Depois dessa quest louca dos últimos 15 anos, acho que entendi algumas coisas.
Hoje eu tenho um olhar mais doce com as minhas criações, mas diferente do olhar ingênuo de quando comecei a escrever. Hoje consigo analisar o que está incoerente, fraco, infantil... o que está muito rápido ou lento demais. Muito disso veio do meu mestrado, que me ajudou a fazer análises mais profundas das obras literárias, um pouco veio das minhas experiências em jornalismo, sobre o que é ou não matéria (pauta, no linguajar do jornal), como funciona a edição e revisão de texto...
Nesse processo aprendi a ter uma crítica mais refinada, mas não tão carrasca que me impeça de experimentar. A verdade é que existe uma distância entre o que a gente escreve e o que o mundo editorial pede e acho que para um bom escritor, o caminho é algo ali no meio. No entanto, a edição editorial só pode existir depois da escrita, não tem como editar uma página em branco. E para isso é preciso prazer. Se reconectar com esse momento, sem se julgar e se permitir mudar o texto num segundo, terceiro, quarto momento é ideal para o texto e para o próprio escritor que passa por um momento enorme de transformação durante a escrita de um livro.
Não vamos esquecer que escrever um livro pode levar meses, anos. E não somos mais a mesma pessoa que éramos antes de começar a escrever. Então tá tudo bem não gostar de tudo que você escreve, talvez terão alguns capítulos que você vai até pular, mas o importante é se reconectar com o prazer da escrita no momento que ela está acontecendo. E depois você revisa, muda, troca... Mas escreve primeiro. Não fica louca olhando para tela do computador tentando entender tudo que vai acontecer na história... Planejamento é bom, mas em excesso é bloqueio.
Enfim... era para ser um texto sobre gostar do que a gente escreve, mas virou sobre se permitir escrever, acho. É isso!
Fiquem com um poema que eu escrevi na última oficina de escrita que eu organizei. Ele foi escrito a partir de uma experiência sobre o silêncio e foi realmente delicioso escrever.
Abelhas zunem no meu cérebro, fazendo do meu crânio colmeia. Elas correm apresadas entre as estantes, recolhendo, brigando, falando. Um falatório que escorre em mel aguado e açucarado. Mel daqueles que colam os dedos, fazem os pensamentos ficarem ali presos no batente. Sinalizações de painéis que gritam pegue a direita, faz assim, não assado. Não entendo todas as palavras que dizem. são tantas, num burburinho estrondoso que me desconcentra. Luz, me deixo navegar pelas ondas calmas do branco pálido que me sequestra desse zum-zum-zum tonteante. Sou abduzida para um planeta branco feito de ar e calma. Um lago transparente me recebe imóvel como um espelho. No reflexo apenas fumaça. Meu ego não existe aqui. Mergulho, me abandonando nessa água de esquecimento e prazer, me deixando flutuar nos braços leves que me embalam para dentro de mim mesma. Ar entra, ar sai. Ar entra, ar sai. Ar. AAAArrrrr, Arrrrrggghhh, Arggghhheeeesshasdjsjudehlsdjfsluhrfas´d. Maldita! Me picou!
OFICINA DE ESCRITA CRIATIVA MULTILÍNGUE EM MARSEILLE
Aproveito a oportunidade para convidá-lo para o meu próximo workshop. No domingo, 9 de junho, das 10h às 12h, estarei ministrando um workshop de escrita multilíngue na Grande Livraria Internacional de Marselha! O workshop está aberto a todos os idiomas. Juntos, exploraremos os sentidos sensoriais e os transformaremos em textos. Este workshop é aberto a todos os idiomas e todas as idades (é necessário saber ler e escrever). Participação gratuita (valor sugerido: 15 euros por participante).
Um dos principais objetivos deste workshop é criar um espaço de compartilhamento e escuta onde cada um possa se expressar no idioma de sua escolha. Não é necessário escrever em francês para participar; todos os idiomas são bem-vindos. Será uma oportunidade de viver uma experiência rica em sensações, descobrir diversas perspectivas culturais e linguísticas e conectar-se com outros apaixonados pela escrita.
Encorajo você a vir com sua curiosidade e vontade de explorar o mundo das palavras e dos sentidos. Seja você um iniciante ou um escritor experiente, este workshop é uma oportunidade única para desenvolver sua criatividade e conhecer pessoas com interesses semelhantes. Junte-se a mim para uma manhã inspiradora e enriquecedora onde as palavras viajarão além das fronteiras!
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Para dicas sobre escrita, oficinas e acompanhamentos, segue meu instagram @samanthachuva ou me mande um email em awenatelie@gmail.com Vou adorar conversar com você. Me joga, você também, uma garrafa no mar.